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Abd Allâh, que Dieu l’agrée, n’était pas un expert uniquement dans le domaine du Hadîth. Il s’était consacré à l’acquisition de savoir dans une large variété de domaine. Il avait une admiration particulière pour les personnes comme Zayd Ibn Thabit, qu’Allah l’agrée, le scribe de la Révélation, le principal juge et jurisconsulte (faqih) de Médine, un expert dans les droits régissant l’héritage et dans la récitation du Coran. Lorsque Zayd prévoyait de partir en voyage, le jeune Abd Allâh se tenait humblement à ses côtés et prenant les rênes de sa monture ; il adoptait l’attitude d’un serviteur à l’égard de son maître. Zayd lui disait alors : " Ne fais pas ça ô cousin du Prophète ! ". "C’est ainsi que l’on nous a ordonné de traiter les plus érudits d’entre nous", disait Abd Allâh. Et Zayd lui répondait : " Laisse-moi voir ta main ". Abd Allâh tendait sa main. Zayd la prenant, l’embrassait et disait : " c’est ainsi que l’on nous a ordonnés de traiter les membres de la maison du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui)".
Lorsque le savoir de Abd Allâh s’accrut, sa réputation s’aggrandit par la même. Masrûq Ibn Al-Ajda` disait de lui : " Chaque fois que je voyais Ibn ’Abbas, je disais : il est le plus beau des hommes. Et quand il parlait, je disais : il est le plus éloquent des hommes. Et quand il avait une conversation, je disais : il est le plus érudit des hommes". Le Calife ’Omar IIbn Al-Khattâb, qu’Allah l’agrée, lui demandait souvent conseil pour d’importants problèmes étatiques et le décrivait comme "le jeune homme de maturité".

Sa’d Ibn Abî Waqqâs le décrivait avec ces mots : " Je n’ai jamais vu quelqu’un qui comprenait aussi rapidement, qui était plus érudit, et plus sage qu’Ibn ’Abbas. J’ai vu ’Omar le convoquer afin de discuter de problèmes difficiles en présence de vétérans de Badr parmi les Muhajirîn (ceux qui avaient quitté La Mecque pour Médine, qu’Allah les agrée tous) et des Ansars (Auxiliaires Médinois ayant accueilli les Muhajirines chez eux, qu’Allah les agrée eux aussi). Ibn ’Abbas, qu’Allah l’agrée, parlait, et ’Omar prenait en considération ce qu’il disait".
Ce sont ces qualités qui faisaient que Abd Allâh Ibn ’Abbas, qu’Allâh l’agrée, était connu comme " l’érudit de cette Ummah (communauté). Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu’Allâh l’agrée, ne se contentait pas d’accumuler le savoir. Il sentait qu’il avait un devoir envers la Ummah ; d’éduquer les croyants dans la recherche du savoir. Il devint professeur et sa maison devint une université ; oui, une université au sens large du terme, une université avec un enseignement spécifique à la seule différence qu’il n’y avait qu’un seul professeur : Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu’Allâh l’agrée,.

Il y avait une réaction positive vis-à-vis des cours dispensés par Abd Allâh. Un de ses compagnons a dépeint une scène typique se passant devant sa maison : " Je voyais les gens converger sur les routes principales menant à la maison d’Ibn `Abbâs jusqu’à
ce qu’il n’y ait plus de place devant sa maison. J’allai chez lui pour l’en informer et il me dit : apporte-moi de l’eau pour mes ablutions. Il fit ses ablutions et, en s’asseyant, il dit : sors et dis-leur : quiconque a des questions à propos du Coran ou sa récitation qu’il entre. De nouveau sa maison était pleine et Abd Allâh répondit et fournit plus d’informations que ce qu’il lui était demandé.Et ainsi de suite avec des groupes d’autres personnes venant pour discuter de Fiqh (jurisprudence)  du halâl (licite) et du haram (illicite), des jugements légaux régissant l’héritage, de la langue arabe, de la poésie et d’étymologie.
Pour éviter la congestion avec toutes les assemblées venant pour discuter de sujets variés en un seul jour, Abd Allâh décida de consacrer exclusivement un jour par discipline différente. Un jour, seule l’exégèse du Coran était enseignée tandis qu’un autre jour seul le Fiqh (jurisprudence). Les maghâzî  (histoire des épopées guerrières de  l’Arabie) ou les expéditions du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui),

la poésie, l’Histoire Arabe de la période pré-islamique (jâhiliyyah) : un jour spécifique était dédié à chacune des disciplines.
Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu’Allâh l’agrée, complétait son enseignement par une puissante mémoire et une formidable intelligence. Ses explications étaient précises, claires et logiques. Ses arguments étaient persuasifs et renforcés par des textes pertinents et des faits historiques.
C’est sous le Califat d’Ali Ibn Abî Talib que Abd Allâh Ibn `Abbâs(qu’Allah les agrée tous deux) eut l’occasion d’utiliser son extraordinaire
force de persuasion. Un grand nombre de défenseurs d’Ali dans son opposition à Mu’awiyah l’ont tout simplement abandonné. Abd Allâh Ibn `Abbâs, qu’Allâh l’agrée, alla voir Ali, qu’Allâh l’agrée, et lui demanda la permission d’aller parler à ces gens. Ali hésita, craignant que Abd Allâh ne fût en danger entre leurs mains, mais finalement Alî laissa libre cours à l’optimisme de Abd Allâh qui était sûr que rien n’arriverait !
Abd Allâh alla jusqu’au groupe en question. Il les trouva absorbés par le culte. Certains n’étaient pas d’accord pour le laisser parler mais d’autres étaient prêts à lui tendre l’oreille.
" Dites-moi, demanda Abd Allâh, quel grief avez-vous à l’égard du cousin du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui), le mari de sa fille et le premier de ceux qui ont cru en lui (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) ? ".
Les hommes se mirent à énumérer trois causes principales de leur mécontentement à l’encontre d’Ali Ibn Abî Talib, qu’Allâh l’agrée,. Premièrement, le fait qu’il nomma des hommes comme juges pour trancher sur une question dont le jugement ne revenait qu’à
Allah (Exalté soit-Il). C’est à dire que Ali avait accepté l’arbitrage d’Abû Mûsâ Al-Ash`arî et de ’Amr Ibn al ’Âs dans son conflit avec Mu’awiyah. Deuxièmement, le fait qu’il ait livré bataille sans pour autant récupérer du butin ou constituer des prisonniers de guerre. Troisièmement, le fait qu’il n’ait pas exigé le titre de Prince des Croyants pendant l’arbitrage bien que les musulmans lui aient prêté serment d’allégeance et
qu’il était leur Calife !

A leurs yeux, il y avait manifestement un signe de faiblesse alors qu’Ali Ibn Abî Talib, qu’Allâh l’agrée, était prêt à apporter sa position légitime en tant que Prince des croyants dans ce discrédit
.
En réponse à cela, Abd Allâh, qu’Allâh l’agrée, demanda  s’il leur citait des versets du Coran et des paroles du Prophète (Paix et Bénédiction d’Allâh sur lui) pour lesquels ils n’avaient aucune objection et qui seraient en rapport avec leurs critiques, seraient-ils prêts à revoir leur position.
Il répondirent que oui, et Abd Allâh commença donc : "Concernant votre avis sur le fait qu’Ali avait nommé des hommes pour juger une affaire n’appartenant qu’au jugement d’Allah (Exalté soit-Il). Allah (Exalté soit-Il) dit dans le Coran : " Ô les croyants ! Ne tuez pas de gibier pendant que vous êtes en état d’Ihram (sacralisation). Quiconque parmi vous en tue délibérément, qu’il compense alors, soit par quelque bête de troupeau, semblable à ce qu’il a tué, d’après le jugement de deux personnes intègres parmi vous. " (Sourate 5 / verset 95) Je vous en prie alors, par Allah ! Est-ce que le jugement des hommes pour des questions touchant à
la préservation de leur sang et de leur vie et concernant la paix entre les hommes ne méritent pas plus d’attention que le jugement à propos d’un lapin valant un quart de dirham ? Ils répondirent bien sûr que le jugement était plus important  dans le cadre de la préservation des vies des croyants et dans l ’établissement de la paix entre eux que pour celui de tuer un gibier dans l’enceinte sacrée (pendant le pèlerinage), chose pour laquelle Allah (Exalté soit-Il) sanctionne le jugement des hommes.
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