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93 - SOURATE DU MATIN (AD-DOUHA)   الصُّحى
11 versets Révélée tout entière à La Mecque à la suite de la sourate de l’aurore.

 
 
Au nom d'Allah le Miséricordieux le Très Miséricordieux.

 
 
Par le matin, (1) par la pleine nuit, (2) je jure que ton Seigneur ni ne te délaisse ni ne te méprise. (3) La vie future te réserve plus de joie que la présente. (4) Ton Seigneur ne te ménagera pas ses faveurs. Tu seras satisfait. (5) N’étais-tu pas orphelin quand il t’a recueilli ? (6) N’étais-tu pas égaré quand il t’a mis dans la bonne voie ? (7) N’étais-tu pas pauvre quand il t’a enrichi ? (8) Ne maltraite pas l’orphelin. (9) Ne repousse pas le mendiant (10) Clame les bienfaits de ton Seigneur. (11).

Au sujet de la circonstance de cette révélation, l’imam Ahmed rapporte, d’après Joundob Ben Abdullah, que le Prophète -qu'Allah le bénisse et le salue- restait une ou deux nuits sans faire sa prière nocturne. Une femme vint auprès de lui et lui dit : « O Mohammed, je pense que ton démon t’a délaissé ». Dieu à ce moment fit descendre cette sourate » (Rapporté par Boukhari, Mouslim, Tirmidzi et Nassaï).

Dieu jure par Ad-Douha, qui est la période d'avant-midi et par sa clarté, par la nuit quand elle devient obscure comme II en a parlé dans tant de versets pour montrer Son omnipotence. Il rassure Son Messager qu’il ne l'a pas délaissé ni ne l'a détesté et lui fait savoir que la vie future lui est beaucoup meilleure que la vie présente. Le Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- était l'homme le plus ascète en ce monde qui ne lui signifiait que peu de choses comme il fut constaté dans sa biographie. Quand, à la fin de ses jours, on lui a laissé le choix d’opter pour une vie éternelle qui finira par son entrée au Paradis ou pour se rencontrer avec son Seigneur à Lui la puissance et la gloire- et ce qu’il lui a réservé auprès de lui, il opta pour cette deuxième en quittant cette vie éphémère.
 
A ce propos, Abdullah Ben Mass'oud a dit : « Le Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- dormait sur une natte de paille qui laissait des traces sur ses flancs. En se réveillant, j’essayai d'enlever ces traces en lui disant : « Pourquoi, ô Messager de Dieu, ne nous laisses-tu pas étendre une chose sur cette natte ?» Il répondit : « Qu’ai-je à espérer de ce monde. Je n’y suis qu’un cavalier qui se repose sous un arbre puis s’en va en le quittant » (- A f f w t r par Ahmed, Tirmidzi et Ibn M aja)

« Ton Seigneur ne te ménagera pas ses faveurs. Tu seras satisfait ». C'est à dire, dans la vie future, Dieu lui donnera sûrement de quoi le rendre satisfait quant au sort de sa communauté, et ce qu'il lui a préparé, à lui et à sa communauté, comme honneur et haute considération. Ibn Abbas a dit à cet égard qu’on a fait montrer au Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- ce que Dieu a réservé à sa communauté en lui exposant un trésor après un autre, et il fut très réjoui. A ne pas oublier surtout la grande faveur qui sera l’intercession en faveur de sa communauté. Puis Dieu lui fait rappeler quelques-unes de Ses faveurs : « N’étais-tu pas orphelin quand II t’a recueilli ?» car son père mourut alors qu’il était encore un fœtus dans le ventre de sa mère. Puis celle-ci, Amina Bent Wahb, mourut et Mohammed avait six ans. Son grand-père Abdul-Muttaleb le prit à sa charge, mais celui-ci ne tarda pas à mourir après deux ans. Alors son oncle paternel Abou Taleb le prit à sa charge et le mit sous sa protection jusqu'à l'âge de quarante quand il reçut et la révélation et le message. Mais son oncle, demeura quand même idolâtre jusqu'à sa mort, quelque peu de temps avant l’Hégire (l’émigration), car les idolâtres Koraïchites et leurs insensés commencèrent à lui nuire et à l’accabler de leurs méfaits.

Dieu lui ordonna alors de quitter La Mecque pour Médine pour être parmi ses partisans (les Ansars) des deux tribus Al-Aws et Al-Khazraj. En arrivant chez eux, ils lui donnèrent asile, le secoururent et le défendirent contre ses ennemis. Tout cela fut une démonstration de la providence du Seigneur. « N’étais-tu pas égaré quand II t’a mis dans la bonne voie ?» comme II lui a dit ailleurs : « C’est ainsi que nous t’avons révélé l’esprit de notre règle alors que tu ne connaissais ni le Livre ni la foi» [Coran XLII, 52], A ce propos, on a rapporté qu’étant encore petit, le Prophète -qu’Allah le bénisse et le salue- s’était perdu dans les sentes de La Mecque, puis revint chez lui.

 D’autres ont avancé qu’il était une fois avec son oncle Abou Taleb en voyage pour le pays du Châm, monté sur une chamelle, il s’est égaré la nuit. Iblis a pris la chamelle par la bride en la dirigeant vers un autre chemin. Gabriel est intervenu alors, a soufflé sur Iblis pour l’envoyer à l’Ethiopie, puis a dirigé la chamelle vers le chemin qu’il devait emprunter. « N’étais-tu pas pauvre quand II t’a enrichi ?» en te suffisant des autres, et faisant de toi un pauvre patient et un riche reconnaissant, ainsi II lui a accordé les deux qualités d’un vrai croyant. A ce propos, il est cité dans les deux Sahih d’après Abou Houraira que le Messager de Dieu -qu’Allah le bénisse et le salue- a dit : « La richesse ne consiste pas à avoir tant de biens, mais c’est la richesse de l’âme » (Rapporté par Boukhari et Mouslim). Et dans un autre hadith rapporté par Mouslim ¡1 est dit : « Réussira celui qui embrasse l’Islam (en se soumettant à Dieu), se contente de peu pour subsister et Dieu le rend satisfait de ce qu’il lui a accordé ». Puis Dieu recommande : « Ne maltraite pas l’orphelin » O Mohammed, comme tu étais orphelin et Dieu t’a procuré un refuge, ne brime donc pas l'orphelin, ne l’humilie pas, mais sois bienveillant à son égard et sois pour lui tel un père clément et affectueux. « Ne repousse pas le mendiant » avec violence en lui adressant des paroles humiliantes, et ne t'enorgueillis pas sur lui. « Clame les bienfaits de ton Seigneur » raconte-les et laisse-les apparaître.

Il est dit dans les invocations traditionnelles : « Grand Dieu, fais de nous des reconnaissants en Te louant, satisfaits de Tes bienfaits et parachèves sur nous ». Il est dit dans un hadith : « Celui qui n’est pas reconnaissant envers les gens ne l’est plus envers Dieu ». Moudjahid a commenté ces bienfaits comme étant la prophétie que Dieu t’a accordée, pour d'autres il s'agit du Coran, enfin pour Ibn Ishaq : Ce que Dieu t’a accordé de la prophétie et des bienfaits, raconte-les, ne les oublie pas et appelle les gens à te suivre.
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